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Type de profilé aluminium : comment sélectionner le bon modèle selon votre projet de menuiserie

Type de profilé aluminium : comment sélectionner le bon modèle selon votre projet de menuiserie

Type de profilé aluminium : comment sélectionner le bon modèle selon votre projet de menuiserie

Le profilé aluminium est omniprésent dans le monde de la menuiserie. Que ce soit pour une baie vitrée de grande dimension, une verrière d’intérieur, ou encore des châssis fixes dans un projet de réhabilitation d’un bâtiment ancien, le bon choix de profilé est loin d’être une simple formalité. On me demande souvent : “Carmen, entre les formes, les épaisseurs, les finitions… comment on s’y retrouve ?”. Eh bien, je vous propose aujourd’hui un tour d’horizon pratique, objectif et sans détour sur les types de profilés aluminium, et surtout, sur comment sélectionner le bon modèle selon votre projet de menuiserie.

Pourquoi l’aluminium ? Un matériau taillé pour la menuiserie technique

L’aluminium n’est pas juste un choix esthétique : c’est un matériau qui coche bien des cases pour les menuiseries modernes comme pour les travaux de réhabilitation plus techniques. Léger, stable, 100% recyclable et résistant aussi bien à la corrosion qu’à l’usure du temps, il offre une tenue irréprochable, même exposé en façade plein sud.

Autre avantage : il se travaille facilement. En atelier comme sur site, sa malléabilité permet des assemblages précis, indispensables dans les rénovations où chaque millimètre compte – vous voyez de quoi je parle si vous avez déjà eu à caler un dormant sur une ouverture irrégulière en pierre !

Les principaux types de profilés aluminium

Avant d’aller plus loin, faisons un petit point terminologique. Quand on parle de profilé aluminium en menuiserie, on fait en réalité référence à une multitude de formes techniques, précisément étudiées pour répondre à des fonctions structurelles et esthétiques bien spécifiques. Voici les familles les plus utilisées dans nos chantiers.

Vous l’aurez compris, chaque forme de profilé a ses usages. Il ne suffit donc pas de dire « je veux de l’aluminium » ; encore faut-il savoir lequel choisir en fonction de l’ouvrage.

Projet neuf ou rénovation : des contraintes différentes

Un point que je répète souvent aux clients : il faut adapter le profilé à la réalité du chantier. Sur du neuf, on peut optimiser les performances thermiques et esthétiques dès le départ. En rénovation ou réhabilitation, il faut composer avec l’existant. Rien de plus frustrant que de recevoir des profilés trop larges pour l’embrasure, ou incompatibles avec des murs anciens en pierre ou briques désaxées.

Un exemple concret : j’ai récemment travaillé sur la réfection des menuiseries d’une bâtisse du XIXe siècle, classée au patrimoine régional. Impossible d’utiliser un dormant standard ! Nous avons opté pour un profilé sur-mesure en aluminium extrudé à faible section, avec tapée intégrée pour respecter les épaisseurs murales et conserver l’homogénéité de la façade. Une solution hybride entre technique moderne et respect du bâti ancien.

Alors, pensez toujours à mesurer (et re-mesurer !) vos feuillures et embrasures avant de commander quoi que ce soit. Un profilé bien choisi, c’est souvent 80 % du travail bien fait en amont.

Avec ou sans rupture de pont thermique ?

On ne peut pas parler de profilés en menuiserie aluminium sans évoquer la fameuse « rupture de pont thermique ». Cette caractéristique est déterminante si votre menuiserie sépare une zone chauffée d’une zone froide (typiquement l’extérieur).

Les profilés sans rupture sont plus simples (et moins coûteux), mais ils créent un pont thermique, sensible au toucher l’hiver – une vraie passoire énergétique. Ils peuvent servir pour des usages intérieurs (cloisons, verrières, vitrines d’ateliers, etc.).

Les profilés avec rupture sont composés de deux parties en aluminium séparées par une barrette isolante technique (généralement en polyamide ou fibre de verre). Ils permettent d’obtenir un classement thermique conforme à la RT 2012 ou RE 2020 selon le contexte, ce qui est essentiel si votre projet vise une rénovation énergétique efficace.

👉 Mon conseil : Pour une menuiserie exposée au froid (porte, fenêtre, verrière extérieure), optez impérativement pour un profilé à rupture thermique certifié. À l’inverse, si vous restez en intérieur, un modèle sans rupture suffira largement et vous fera faire quelques économies bienvenues.

Tenue mécanique et profondeur du profil : gare aux efforts

Un autre critère souvent négligé, mais qui peut faire la différence entre une menuiserie qui vit longtemps… et une qui plie au premier coup de vent : la tenue mécanique.

Plus la portée de votre baie ou de votre structure est importante (coulissant de 3 mètres, verrière en hauteur, etc.), plus il faudra choisir un profilé avec des renforts internes et une profondeur suffisante pour absorber les pressions. On parle ici de l’inertie du profil : c’est elle qui garantit la rigidité du cadre.

Certaines gammes de profilés aluminium sont renforcées avec des raidisseurs acier intégrés, ou extrudent des sections plus larges et plus épaisses. Renseignez-vous bien sur les spécifications techniques fournies par les fabricants (cf. tableaux de charge et d’inertie), surtout si le vitrage est lourd (double ou triple vitrage) ou si vous êtes en zone exposée au vent.

Un chantier récent en Bretagne m’a obligée à abandonner l’idée d’un profilé standard pour une baie coulissante de 4 mètres de large. Le fabricant a dû nous proposer une structure renforcée spéciale, avec double rail indépendant et 76 mm d’épaisseur par vantail. La baie n’a pas bougé d’un poil, même après les premières tempêtes de cet hiver.

Finitions et teintes : ne sacrifiez pas l’esthétique

Côté finition, l’aluminium offre aussi une belle palette. Thermolaqué, anodisé, brut poli… vous avez l’embarras du choix. Le thermolaquage reste le plus courant, notamment en rénovation, car il permet d’avoir une couleur RAL cohérente avec les exigences des ABF (Architectes des Bâtiments de France) dans les zones protégées.

👉 Astuce : vérifiez toujours que votre profilé est certifié Qualicoat (peinture) ou Qualanod (anodisation). Cela garantit une tenue dans le temps et une résistance aux UV, sel marin, pollution, etc. Et s’il s’agit d’un chantier côtier, n’hésitez pas à opter pour une finition « classe marine ».

Certaines finitions plus haut de gamme imitent même le bois (effet chêne doré, noyer… bluffant), parfaites pour les projets de réhabilitation où l’aspect patrimonial visuel reste important, tout en assurant une meilleure tenue que les boiseries d’origine.

Bien choisir son fournisseur : ne vous fiez pas qu’au prix

Dernier point – et non des moindres : le choix du fabricant ou fournisseur de profilés. Tous ne se valent pas, et il ne suffit pas d’avoir trouvé « un bon prix » sur Internet pour s’assurer de la qualité du matériau et de la conformité aux DTU (Documents Techniques Unifiés).

Privilégiez les fabricants reconnus (Technal, Wicona, Schüco, Kawneer, etc.) dont les produits sont normés, testés, et disponibles en documentation technique complète. De plus, ces marques proposent souvent un accompagnement technique très utile, surtout sur des configurations complexes (cintres, angles, asymétries).

Quant aux artisans poseurs, assurez-vous qu’ils sont habilités à poser les gammes spécifiques choisies. Certains fabricants conditionnent leurs garanties à l’intervention de pros certifiés. Un détail à ne pas négliger…

Respecter le bon mariage entre vos besoins techniques, vos contraintes de site et vos ambitions esthétiques permettra d’éviter les mauvaises surprises. Un bon profilé, c’est un allié de chantier sur lequel on peut compter… et croyez-moi, on en a bien besoin sur les réhabilitations où le temps et les imprévus sont déjà assez nombreux.

En résumé, prenez le temps de définir précisément votre projet de menuiserie avant de vous précipiter sur un type de profilé aluminium. Chaque projet est unique, et le bon profil, c’est celui qui répond à la fois aux contraintes structurelles du lieu, aux performances attendues, et… à votre vision finale. Le diable est dans les détails – et c’est justement là que l’expérience terrain fait toute la différence.

Alors, toujours partant pour travailler l’alu ? 😉

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